Hier, sortie scolaire avec les élèves. On emmène les 4èmes au tribunal de grande instance, assister à quelques audiences. On arrive un peu en avance, on en profite pour visiter un peu, leur faire réviser « comment s’appelle telle personne? » « qui s’assoit de ce coté ? » toussa toussa. Enfin moi personnellement, je cherche plus à me réchauffer et à me sécher, parce qu’on s’est pris la pluie en y allant, et mes petites ballerines n’ont pas survécu. J’aime tellement le splosh splosh quand je marche..
L’heure des audiences arrive, on s’installe dans la chambre, la juge arrive, et ça commence.
Les histoires aussi tristes que pathétique s’enchainent. Ce que je n’avais pas imaginé, c’est que tous les prévenus viendraient encadré par la police, après un weekend fort sympathique de garde à vue.
Alors si ça a calmé les élèves, avec les collègues on ne peut pas s’empêcher de faire des apartés, histoire de commenter telle ou telle situation.
Jusqu’au moment où la juge me regarde et dit « Madame, si vous continuez à parler vous sortez ! ». Là j’hésite entre la décomposition totale et la décomposition totale. Mais je choisis de faire comme les élèves, la main sur le cœur « moi ?!??!? ». La juge ne me répond pas, elle répète juste que si ça continue je sors. Je ne comprends plus rien. Bien évidemment tous les élèves se sont retournés, et me regardent en rigolant. Moi je ne sais vraiment plus où me mettre, je me sens rougir jusqu’à la moelle, j’ai qu’une envie c’est de disparaitre. Je suis même prête à creuser mon propre trou si ça peut faire en sorte que tout le monde m’oublie.
Et là, entre deux battements de cœur, j’entends « si vous continuez à parler au prévenu, vous sortez ! ». Alléluia ! La délivrance ! Il se trouve que la femme du prévenu est assise deux rangées devant moi, dans l’axe de la juge. Et donc, non, elle ne s’adressait pas à moi. Je crois que c’est à ce moment que j’ai recommencé à respirer..
Bien évidemment, les élèves s’en sont donnés à cœur joie à la sortie du tribunal « alors madame, vous discutez ? » « madame, vous êtes devenue toute rouge quand la juge elle vous a engueulé ! » et bien d’autres. Heureusement, mes collègues ont pris le relais pour leur expliquer que non, ce n’était pas moi.
Heureusement que ce n’était effectivement pas pour moi, sinon la fin d’année aurait été difficile… pourquoi se taire avec une prof qui discute aussi, et se fait rappeler à l’ordre par un juge ?
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